Interview
Dans le cadre de la présidentielle au Cameroun, Africanews propose une série d'interviews des candidats. À 76 ans, Issa Tchiroma Bakary est le candidat consensuel de l'opposition contre le président Paul Biya.
Vous avez fait partie de plusieurs gouvernements et occupé des postes ministériels clés. Qu’est-ce qui vous motive aujourd’hui à briguer la magistrature suprême ?
Je suis président national de Fond pour le Salut national du Cameroun. C'est un parti politique et la vocation de tout parti politique, c'est la conquête du pouvoir. Si à un moment de l'histoire, vous sentez qu'il y a péril en la demeure et qu'il faut mettre de côté ses propres ambitions et la vision du parti pour voler au secours de la Nation ; à ce moment c'est toute la Nation qui doit se réunir pour faire chorus.
J’ai constaté que le président de la République n’exerçait plus la fonction présidentielle, qui est une fonction à plein temps. J’ai constaté cette faille. Et au fur et à mesure que le temps passait, il s’est opéré une division au niveau du gouvernement. Le gouvernement avait cessé d’être un instrument au service de la République pour être un instrument entre les mains des clans et des castes au sein de la présidence de la République.
La question tribale a cannibalisé le débat politique au Cameroun et occupe l’espace médiatique. N’êtes-vous pas en train d’appuyer sur la fibre tribale pour rassembler dans partie septentrionale ? Avec pour preuves ces nombreux militants qui ont démissionné du RDPC et du PCRM pour rejoindre votre formation politique…
Vous me ramenez au niveau de la partie septentrionale. C’est tout à fait normal car je suis né là-bas. C'est là où me connaît. Il est plus aisé, plus facile, de me faire admettre et qui je suis là où je suis né. À partir de tout ce que j'ai fait, de tous les combats que j'ai menés, je tiens à vous faire remarquer que j'ai été l'un des pères fondateurs de la coordination des partis politiques de l'opposition en 1991, 1992 et en 2003, 2004, 2005. C’est donc pour vous dire que mon rayonnement n’est pas seulement circonscrit dans la partie septentrionale, mais qu’aujourd’hui mon rayonnement est national.
Quand on est considéré comme un des responsables de la déliquescence du Cameroun, quels sont vos arguments pour être perçu comme une option crédible par les électeurs ?
Devant les électeurs, je dirai une chose : c'est toujours au pied du mur qu’on doit juger le passant. On ne doit pas céder à des discours fallacieux et attentatoires à la dignité de l'homme qu'ils ont en face d’eux.
Je dis la chose suivante : pendant que tout est déliquescent, le ministre Tchiroma est resté fidèle à ses engagements. Je ferai la déclaration de mes biens en tant que candidat à l’élection présidentielle, chose réclamée par tout un chacun. J’ai la maison où nous nous trouvons aujourd’hui, et celle à Garoua. Je n'ai rien d'autre nulle part ailleurs.
Qu’on soit objectifs : que Tchiroma a fait ceci qui est extravagant, et qui atteste de ce qu'il a été indélicat vis-à-vis de la gestion de la chose publique ainsi de suite. Là on aura peut-être un début de preuve, mais aujourd'hui je défie quiconque de prouver que Tchiroma a eu à distraire par exemple ainsi de suite.
De nombreux Camerounais veulent un renouvellement à la tête du pays. Pour eux, battre Paul Biya passe par une coalition. Vous pensez y arriver avec d’autres candidats ?
Pour la première fois de l'histoire de notre nation, de Kribi à Kousseri, des Camerounais des quatre coins de la République veulent le changement. Ils veulent le changement simplement parce qu'après 43 ans de règne, les Camerounais sont fatigués d’entendre et de voir le RDPC.
Il faudrait d'abord que le résultat de cette élection soit un raz de marée, et ça sera un raz de marée. Vous rapprochez ça à l'union de l'opposition, c'est la première victoire. La deuxième victoire c'est que le peuple doit protéger le résultat du vote tel qu'il est issu des urnes. Vous faites toujours un rapprochement avec l'union de l'opposition. C'est pour ça que j’ai d'abord commencé par vous dire : quand bien même cette opposition serait unie, présenter un seul candidat face au président Paul Biya, il faudrait en plus de résultats incontestables qui sortiraient des urnes. Il faudrait que ce peuple se lève comme un homme pour défendre également son vote.
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